mardi 24 avril 2018

POLITIQUE AGRICOLE AU FASO : DISONS NON AU MISÉRABILISME

Disons le tout net. Notre situation économique actuelle est la conséquence directe de notre "mauvaise" politique agricole. Tout est lié au secteur primaire. TOUT. Nous sommes un pays dont l'économie est essentiellement agricole. Rappelons le.

Chaque année, après la campagne agricole que brandissons-nous ? Nos échecs. La fatalité. Nos faiblesses. Des lendemains durs. Chaque année. Et rien n'est proposé pour nous sortir de ÇA. CHAQUE ANNÉE. C'est du misérabilisme. Il faut y mettre fin.

ALLER VERS UNE #CAPACITATION STRUCTURELLE DU MONDE RURAL

Nous devons travailler à développer des capacités réelles et durables au niveau des agriculteurs. Oui, nos producteurs n'ont pas besoin d'un assistanat chronique. C'est cette politique qui les affaiblit en réalité. L'assistanat tue l'assisté. Nos agriculteurs ont plutôt besoin d'une "capacitation" structurelle. L'objectif de cette capacitation est de les amener à être d'abord utile pour eux-mêmes. Qu'eux mêmes soient capables de se nourrir toute l'année. Les excédents c'est une autre question. 

OUI, CHANGEONS DE MÉTHODE

Sinon comment comprendre que sur une décennie on soit là à appuyer les mêmes "exploitants" pour que ceux-ci participent in fine à l'atteinte de la sécurité (ou souveraineté) alimentaire, et que paradoxalement, ces mêmes exploitants ressortent sur la liste des "personnes vulnérables" à nourrir en période de soudure. C'est écœurant. Un producteur, appuyé sur dix ans, s'il n'est pas utile pour lui-même comment le sera-t-il pour le pays entier? Non. Il faut que l'on arrête. Chaque année des milliards, toujours pas de résultats. Qu'est ce qui bloque ? La méthode. Oui la méthode. Changeons la. Travaillons à développer un programme "sérieux" (pour une fois) qui va donner de la capacité au monde rurale. Identifions les bonnes pratiques à tous les niveaux, capitalisons les et diffusons les. Arrêtons ces politiques agricoles basées sur du misérabilisme. Ça ne nous honore pas. Le monde rural vaut mieux que ça.

Rodrigue HILOU
Sociologue